Richard Gere et
1978
Statue de Hachiko et son maître
inauguére en 2015 Tokyo
Hachiko
(19231935
Le film Hatchi
2009
Production: USA Royaume uni
Durée: 93 minutes
Sortie: 2009
Scénario : Stephen P. Lindse d'après une histoire vraie
Réalisateur: Lasse Hallstrom
Acteurs principaux: Richard Gere, Joan Allen, Sarah Roemer, Erick Avari, Jason Alexander
Musique: Jan A. P. Kaczmarek
Lieux de tournage: Martha's Vineyard (petite île du Massachussetts), Australie Meridionale
Synopsis : A quelques jours du début de la saison estivale, les habitants de la petite station balnéaire d'Amity sont mis en émoi par la découverte sur le littoral du corps atrocement mutilé d'une jeune vacancière. Pour Martin Brody, le chef de la police, il ne fait aucun doute que la jeune fille a été victime d'un requin. Il décide alors d'interdire l'accès des plages mais se heurte à l'hostilité du maire uniquement intéressé par l'afflux des touristes. Pendant ce temps, le requin continue à semer la terreur le long des côtes et à dévorer les baigneurs...
Succés: 6.2 millions d'entrées en France, 470millions $ de recettes dans le monde pour un budget de 12 millions $
Bande annonce (VF) : Hatchi (2009)
Au cours d'un voyage au Japon qu'elle entreprit pendant les années 1980, la productrice Vicki Shigekuni Wong tomba amoureuse de l'histoire d'Hachiko. Plus tard, elle décida d'appeler son propre chien Hachiko. A la mort de ce dernier, sa tristesse lui a donné envie de raconter cette histoire, centrée sur la fidélité de ce chien. Avec l'aide de son ami et producteur Paul Mason et du scénariste Stephen Lindsey, la productrice a pu donner corps à ce projet, qui lui tenait tellement à coeur. L'histoire d'Hatchi est ainsi grandement inspirée de la relation qu'elle a eue avec son propre chien.
Le dressage
Afin de rendre compte des différents stades de la vie d'Hatchi dans le film, le célèbre dresseur animalier Boone Narr a entraîné trois Akitas pendant six mois. Exerçant ce métier depuis plus de trente ans, il a travaillé sur plusieurs films connus, comme les trois Pirates des Caraïbes ou Catwoman. Hatchi n'étant pas le genre de film "canin" où il est question d'un chien se comportant de manière surréaliste, effectuant de multiples acrobaties, le véritable défi pour le dresseur consistait à faire en sorte que l'animal apparaisse de façon émouvante. Quand on sait également à quel point la race des Atikas peut être têtue, le challenge était de taille. Lorsque Richard Gere a demandé à Boone Narr quelle allait être la scène la plus difficile à réaliser, ce dernier lui a répondu : "Richard, dans ce film, le plus difficile sera de faire en sorte que le chien vous considère comme son maitre, et non pas le dresseur situé derrière la caméra...".
Richard Gere, bouleversé par l'histoire de ce chien, a tenu à participer à la production de ce film. Connaissant les convictions politiques, religieuses et morales (défense des droits de l'homme, bouddhisme, etc.) de cette personnalité incontournable du cinéma américain, cela n'a rien d'étonnant, le scénario d'Hatchi développant des thématiques fortes et universelles, telles que l'attachement, la loyauté ou l'amour inconditionnel : "Pour tout ce qu’elle véhicule, j’ai voulu que cette histoire devienne un grand film en débordant les limites de son seul pays d’origine. Pour les Japonais, cette histoire fait partie de leur inconscient collectif, mais elle peut toucher n’importe qui dans le monde. (...) Ce ne sont pas les hommes les héros, mais ce chien qui, en étant fidèle au-delà de tout, nous rappelle, à nous humains, ce qui compte vraiment dans une vie. C’est une histoire éternelle, magnifique, qui vous parle quel que soit votre age. Et c’est un chien qui nous l’a offerte", explique Richard Gere.
Marisa Bellis est déléguée de l'AHA (l'American Human Association), une association luttant contre les mauvais traitements des animaux. Sur le film Hatchi, sa mission consistait aussi bien à veiller à ce que les chiens ne soient pas malmenés sur le plateau, qu'à informer le public sur la question de la réalisation des scènes animales (par le biais d'un site internet www.americanhumane.org commentant la création des scènes où l'on voit des animaux, ainsi que par la mention "Aucun animal n’a été blessé au cours du tournage de ce film."). A la vue de tous ces films où l'on voit des bêtes souffrir, il est logique que le public cherche à savoir si celles-ci n'ont pas été violentées pendant un tournage. Cette association se propose ainsi d'apporter des éléments censés clarifier cet aspect méconnu de la production cinématographique, à savoir les conditions d'utilisation d'animaux dans le cinéma.
En janvier 1924, le professeur Hidesaburō Ueno, un des meilleurs spécialistes en agrotechnique, a acheté le chiot. Selon certaines sources, il appartenait à une jeune fille. Celle-ci s’est mariée et a donc ramené le chien à l’éleveur. Le chercheur cherchait justement un chien de race Akita.
Hachikō, comme de nombreux chiots de race, est fragile et dort dans la maison, chose très rare pour le Japon de cette époque où l’on laisse normalement les animaux passer les nuits dehors. On couvre le petit avec une couette, pour qu’il n’ait pas froid, mais malgré cet effort, il tombe malade. Hidesaburō et sa femme ne le quittent plus, ils mettent des sacs avec des glaçons autour de sa tête, alors que son corps est entouré de bouillottes qu’ils fabriquent eux-mêmes.
Quand le chiot finit par guérir, Hidesaburō le promène avec ses deux autres chiens, John et Esu. Esu ne se montre pas amical envers le nouvel arrivant, devinant, peut-être le lien exceptionnel entre son maître et lui. Effectivement, le professeur traite le chiot d’une manière différente : tous les jours, il nettoie et brosse sa robe, lui donne à manger du riz avec du bouillon et des biscuits. À cette époque, une pareille affection envers un animal est hors norme. Beaucoup de Japonais estiment que Hidesaburō a gâté le chie
Et le chien retourne cette attention : tous les matins il accompagne le professeur au travail et part à sa rencontre le soir. Hachikō l’escorte jusqu’à la station de Shibuya, attend qu’il monte dans le train et rentre à la maison pour revenir à la gare vers 15 heures chercher son humain.
Le 21 mai 1925, Hidesaburō succombe à une attaque cérébrale en plein cours. Les médecins ne réussissent pas à le sauver et ce soir-là, il ne revient plus chez lui. Hachikō n’a qu’un an et demi à ce moment, il est tout jeune, on dirait encore un chiot. N’ayant pas vu son maître, il attend toute la soirée à la station et ne rentre chez lui que pour y passer la nuit. Le lendemain, il revient à la gare. Et il le fera pendant 9 ans, 9 mois et 15 jours.
La femme d’Hidesaburō ne peut pas garder le chien, elle n’est pas une épouse officielle et se voit obligée de quitter la maison et de réintégrer sa propre famille. Les proches du professeur veulent adopter le chien, mais celui-ci s’enfuit à chaque fois et part à la recherche de son maître. En fin de compte, c’est le jardinier de Hidesaburō qui s’occupe de lui.
Tous les jours, à la même heure, le chien part à la gare. Les premiers temps, il est brutalisé. Les gamins le poursuivent et les marchands du quartier l’arrosent avec de l’eau, mais tout ça ne le dissuade pas. Un jour, un des anciens élèves du professeur découvre le sort du pauvre animal. Il sollicite les médias et en 1932 l’histoire sur la loyauté du chien apparaît dans les journaux.
Hachikō acquiert une grande popularité. Les employés de la gare, les commerçants et les passagers lui apportent de la nourriture, ainsi que les touristes qui se déplacent pour le voir. Le célèbre acteur Masao Inoue compte aussi parmi ses fans et lui achète du bœuf. Ce chien qui reste fidèle à son maître fait changer l’attitude de la population japonaise envers les animaux errants. On ne les perçoit plus comme une menace, on leur donne à manger et on les soigne.
En 1933 Hachikō se fait remarquer par le sculpteur Teru Andō. Il est tellement impressionné par le chien et par sa vie qu’il le reproduit sous forme de statue en plâtre pour l’Académie des beaux-arts. Un an plus tard, la statue en bronze apparaît devant les caisses de la station de Shibuya. Hachikō lui-même est présent à l’inauguration. Pour l’occasion de la fête, on lui met une écharpe rouge et blanche. Pourtant, ça ne change en rien l’existence de l’animal qui continue à attendre le retour de son maître, sauf que désormais on le voit souvent à côté de sa copie en bronze.
En 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, la statue de Hachikō est faite fondre pour en fabriquer des armes. Plus tard, les japonais voulaient la restituer, mais son créateur a péri lors d’un raid aérien. C’est le fils de Teru Andō qui en 1948 a fait revenir la statue à sa place. Avec la sculpture vient la renaissance de la race Akita, très affaiblie pendant les années de la guerre.
Très bientôt la nouvelle de la mort de ce compagnon fidèle à quatre pattes gagne tous les recoins du Japon. C’est une des premières nouvelles du pays, pour ne pas dire plus. Des milliers d’habitants se réunissent autour de la statue du chien et apportent des gourmandises, des fleurs, des cartes postales et des lettres. L’épouse de son maître bien-aimé vient, elle aussi, rendre hommage à l’animal.
La sculpture du chien est encore aujourd’hui l’une des curiosités de Tokyo, appréciée tant par les touristes que par les habitants locaux. C’est surtout les amoureux qui l’aiment, ils se fixent des rendez-vous à côté du monument du chien dévoué.