La Corrida chanson de 1994
Taureau et toréador
Francis Cabrel chanteur, auteur compositeur français né à Agen en 1953
Nicolas Reyes chanteur, auteur, compositeur, guitariste français né à Arles en 1958
Titre: La Corrida
Sortie : 1994
Durée: 5'43
Format: 45 tours
Interprète : Francis Cabrel
Auteur: Francis Cabrel
Compositeur: Francis Cabrel
Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire,
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du couloir.
Quelqu’un a touché le verrou
Et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour.
Dans les premiers moments, j’ai cru
Qu’il fallait seulement se défendre.
Mais cette place est sans issue,
Je commence à comprendre.
Ils ont refermé derrière moi,
Ils ont eu peur que je recule.
Je vais bien finir par l’avoir
Cette danseuse ridicule...
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Andalousie, je me souviens :
Les prairies bordées de cactus...
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l’attraper, lui et son chapeau,
Les faire tourner comme un soleil !
Ce soir, la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
J’en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m’incline
Ils sortent d’où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J’ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que tout s’arrête
Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je ne pensais pas qu’on puisse autant
S’amuser autour d’une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Si, si hombre, hombre
Baila baila
Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otros vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga
Venga, venga a bailar…
Francis Cabrel débute l'écriture des paroles avec « Ce soir la femme du torero, Dormira sur ses deux oreilles » après avoir assisté à une corrida à Bayonne. Sur le chemin du retour, il s'arrête pour enregistrer sur son dictaphone : « Depuis le temps que je patiente, Dans cette chambre noire, J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante, Au bout du couloir. » Après trois ans de réflexion, il intègre le leitmotiv « Est-ce que ce monde est sérieux ? » et, lors de la réalisation de la maquette de ce titre au studio Polygone de Toulouse, il sollicitera le chanteur Nicolas Reyes du groupe des Gipsy Kings pour interpréter les textes en espagnol.
📌 Le 2 juillet 1850, le député Jacques Delmas de Gramont faisait voter à l’Assemblée nationale législative, une loi punissant d’une amende, ainsi que d’une peine de un à cinq jours de prison, « les personnes ayant fait subir publiquement des mauvais traitements aux animaux domestiques ».
Malgré la loi Gramont, les corridas ont perduré dans la confusion générale; si le 1er septembre 1895, le ministre de l’intérieur, Georges Leygues, fait reconduire à grand bruit à la frontière, le matador Mazzantini, l’année suivante, un autre ministre de l’intérieur, Louis Barthou, tolère les corridas.
Au final, les poursuites n’ont jamais donné lieu qu’à de faibles peines d’amende, en sorte que celle-ci est vécue comme… une taxe.
Finalement ce sera la loi n° 51-461 du 24 avril 1951 qui autorisera la corrida dans les régions où "une tradition locale ininterrompue peut être invoquée".